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L’ennui
Autour, tout bouge encore. Tout s’agite et se débat ; une multitude de reflets sans consistance s’entasse entre les miroirs. J’ouvre la fenêtre et l’air sent la poussière. La ville est une immense pièce abandonnée, couverte de draps blancs sales, dans une maison peuplée de rats et de chauve-souris. L’ennui vibre. Et le monde trompe l’ennui. Le monde tourne, les yeux fermés, jusqu’à vomir sa propre existence. L’air sent la poussière et l’humidité des journées grisâtres, après l’orage. Le ciel plombé écrase mes yeux au fond de mes orbites. La douleur m’enferme au fond de moi-même, et j’ai froid. J’ai froid d’ennui, de lenteur, j’ai froid parce qu’il n’y a…