Espinouse rando Saint-Eutrope
Rando

Espinouse | Rando automnale

Tout début octobre, c’est la première attaque de l’automne sur l’Hérault. Et ça tombe bien : j’ai terriblement envie de châtaignes et de feuilles rousses, de bruyère et de nuages noirs. Tout ça, l’Espinouse promet de l’offrir ; et on sait déjà que le coin tient toujours ses promesses de randonnées dantesques, de virées fun, et d’anecdotes de biquettes. Alors on saute dans nos chaussures de rando et on part se gaver de flotte et d’arcs-en-ciel.

Un peu de soleil jusqu’à la chapelle

Comme le Caroux, l’Espinouse ne fait pas dans la dentelle ; pas le temps de réellement s’échauffer les mollets sur un peu de plat, on cuit déjà, on grimpe, le temps est lourd, on est bien trop couverts. Il fait 20° au lieu de 10 prévu, ça change tout. La première étape se fait plutôt bien, néanmoins, une fois les couches inutiles enlevées.

Soudain, un petit escalier caché dans la roche détourne le sentier vers un bâtiment que je n’avais même pas repéré avant. C’est la chapelle Saint-Eutrope, nichée sur un petit éperon rocheux et dominant les villages de la vallée de la Mare. Elle est jolie comme tout, cette chapelle, et l’endroit est incroyablement apaisant. On a envie de rester au creux de ces murs, avec une couverture, un thé, et attendre que les étoiles se mettent à briller.

Le ciel s’alourdit encore et nous offre des couleurs incroyables, et les premiers arcs-en-ciel. Et puis, la flotte. Le vent. Le froid. L’automne sur l’Espinouse.

Le vrai visage de l’Espinouse

Impossible de ne pas aimer l’Espinouse quand on aime déjà la partie, plus connue peut-être, du Caroux. L’Espinouse nous offre un côté encore plus brut, plus intégré dans son paysage ; pas seulement des tas de rochers à grimper, mais des petits mondes de faune et de flore à découvrir à chaque virage : une mini forêt de chênes, des alignements de pins, de la lande et des bruyères, et toujours des points de vue incroyables à admirer chaque fois que la montée nous casse les jambes.

Après avoir quitté la chapelle Saint-Eutrope, la pluie et le vent s’invitent à la fête, rendant l’ascension déjà délicate encore plus ardue : les rochers noirs sont extrêmement glissants. J’ai mes chaussures de rando galloises avec moi, donc pas de souci – je préfère les terrains humides aux sentiers trop secs, probablement parce que je suis très légère. Il faut dégainer les vestes imperméables, cacher les appareils photos dessous, et grimper avec les mains en s’agrippant aux parois. Trouver sa voie dans les chaos rocheux, et éviter de se tordre les chevilles. Le chemin n’est pas balisé, on suit quelques pistes qui souvent s’effacent. Chacun·e fait son propre chemin, c’est la beauté de l’Espinouse – comme celle du Caroux. On perd 10° en quelques minutes. Pas de rush d’adrénaline, mais beaucoup de prudence à distiller à chaque prise, à chaque pas.

… ou les visages de l’Espinouse ?

Après une ascension difficile, en lacets, dans des pentes ultra glissantes, avec les mains trempées et gelées, on jette un regard sur le sommet et les crêtes qui entourent la vallée de la Mare. Les points de vue sont épiques sous les nuages lourds.

Derrière la crête, un nouveau paysage s’invite : un plateau d’herbes hautes ponctué de sapins. Notre arrivée impromptue dérange un troupeau de vaches qui se confondent parfaitement avec la végétation ; et elles ne sont pas heureuses de nous voir perturber leur tranquillité. Il fait froid, il pleut, elles ont trouvé ici un abri confortable et n’ont pas du tout l’intention de se laisser marcher sur les sabots… Je les vois opérer un dangereux début de charge. Message reçu, on leur donne tous les signaux d’apaisement et surtout d’éloignement possible. Le sentier heureusement longe la crête, et je les vois s’immobiliser, tout en nous gardant sous surveillance. Ouf pour cette fois ; et tant mieux car on était encore un peu trop loin des sapins pour s’y réfugier ! Ne réveillez pas la vache qui sommeille en haut de la crête.

Après cela, on tourne le dos à la piste qui rejoint le Caroux et on redescend vers la vallée par le portail de Roquandouïre ; nouveaux chaos rocheux, nouvelles glissades, nouvelles averses. Et en bas la récompense, des châtaignes à griller le soir, une fois bien au sec.

Résumé du circuit de l’Espinouse :
8 km, plus de 750 m de dénivelé, comptez bien 4 ou 5h en conditions normales, plus en conditions venteuses et pluvieuses comme ici.
Rando difficile, conseillée pour les randonneurs & randonneuses déjà habitués à de belles grimpettes tyoe Caroux.
Plus d’infos pratiques chez Carnet de Rando qui semble avoir beaucoup aimé ce circuit également !

Le Caroux m’amuse, l’Espinouse m’emporte ailleurs. Confinée ici, je rêve en regardant les photos qui ne rendent pas justice à l’atmosphère incroyable de ces pistes à deviner et à inventer, dans un paysage préservé par des gens qui semblent l’aimer plus que tout. Des sentiers à arpenter avec respect.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.