Chartreuse | Balade vers le Charmant Som en hiver
Lacer ses chaussures de rando et repartir en balade, nez au vent vers la montagne. À quelques dizaines de minutes de Grenoble, la Chartreuse offre un terrain de jeu illimité, de la balade tranquille à la grimpette acrobatique ; et pour cette remise en jambe, c’est un itinéraire doux vers le Charmant Som que nous avons choisi pour une balade entre hiver & printemps.
Une route fermée l’hiver
Près de la Pinea et caché derrière le Néron, le Charmant Som se repose encore. La route du col de la Charmette est fermée hors saison, et d’impressionnants éboulis de neige, de roche et de branches s’entassent sur la chaussée déjà étroite. Il faut se garer en bas, et ajouter la bagatelle de 8 km supplémentaires – 4 aller, 4 retour – pour enfin aller admirer la vue du col de la Charmette, à la croisée des nombreux chemins à l’orée du parc national de la Chartreuse.
Il fait beaucoup trop doux pour la saison, et même le matin, il est difficile de progresser sur une neige gelée en surface, mais dans laquelle on s’enfonce régulièrement et profondément. Ni crampons ni raquettes, et surtout, pas sûre que cela puisse résoudre le problème. À 11h, il fait 16° à 1200 m d’altitude et l’on sent les vents chauds et encore sableux venus sur Sahara. La neige elle-même en porte les stigmates : des branchages, feuilles et fruits éparpillés partout, et dessous une neige jaunâtre. Aux endroits épargnés par le vent, on voit bien la différence avec une neige de carte postale, d’un blanc immaculé.
Vers le Charmant Som
Il est difficile de progresser dans la montée et certains couloirs sont plus profonds que d’autres, mais ça reste faisable en chaussures de randonnées, donc rien d’insurmontable. En avançant sur le parcours néanmoins, le vent se renforce et la neige en haut du Charmant Som ne nous inspire guère. Il fait beaucoup trop doux ; et il reste quelques passages délicats que nous n’avons pas envie de tenter avec notre maigre expérience de la montagne en hiver. Il n’y a personne non plus sur cet itinéraire à cette heure, et personne ne sait où nous sommes. La neige est sublime sur le Charmant Som, mais son épaisseur et les cassures que l’on devine nous pose question.
Alors on s’arrête là, et on profite de cette vue sublime sur la Chartreuse et les monts alentours, les traces matinales des bestioles, et les ombres des arbres sur la neige. On grignote un bout à l’abri du vent dans les rochers et les épicéas, en rougissant comme des écrevisses, malgré la crème solaire.
Il est l’heure de redescendre et de retrouver ses traces, de s’enfoncer dans la neige et de se casser la margoulette assez régulièrement aussi. En trois heures, la neige a molli comme un soufflé qui rend les armes à la sortie du four.
Ça reste beau, apaisant, et ça donne envie de grimper vraiment le Charmant Som dans de meilleures conditions. Bientôt !