• Écrit ensemble

    Soif

    Au coin de nos yeux, sang et sel s’enlacent. Du temps nous avons perdu la trace, et nul nord ne nous ombragera encore. Quelques branches décharnées émergent, et le vent hurle en lacérant nos peaux. Le coin de mes lèvres éclate quand je me moque de la mort, et ma gorge siffle dans un semblant de rire. J’étends les bras vers le bleu vautour. D’en haut, les rameaux secs doivent dessiner les os de mes ailes décharnées. D’en haut, je dois me confondre entre la piste blanche et les crevasses mauves et rosâtres des trépassés. D’en haut, d’un coup d’aile, avec l’aide du vent, nous pourrions encore brûler du feu…