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Solo
La rumeur enfle. Le léger bourdonnement à nos oreilles devient infernal et je te vois tressaillir ; puis la torpeur. Elle est trompeuse ; je me ressers un verre et me trouve une place, ni trop près ni trop loin, pour admirer la pièce à venir. Dans la salle les esprits s’échauffent, les gestes deviennent plus saccadés, et plus personne n’arrive à terminer ses phrases. Des mots que de toute manière, plus personne n’écoute. Au premier acte, il y a toujours cette confusion, comme une armée en déroute sur un champ de bataille et des généraux qui s’invectivent au-dessus d’une carte. J’attends fébrilement, réprimant à grand peine mon enthousiasme, quand…