Côte d'Azur Luxfugae
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Escapade sur la Côte d’Azur

J’ai de chouettes souvenirs de la Côte d’Azur en automne : plein de soleil et de couleurs alors que le reste du pays s’enfonce dans la brume. Pas franchement l’esprit d’Halloween ni October, d’accord ; mais il y a une léthargie heureuse dans le fait de rouler vitres ouvertes le long de la côte un 1er octobre, et de voir des gens se baigner sur les plages. Un côté nostalgique aussi ; la Côte d’Azur c’est un autre monde, une dystopie parfois. Un paquebot qui coule et dont on ne préfère pas voir la rouille, pourvu qu’il y ait du champagne et des petits fours, des stores rayés sur les balcons et la vue mer jusqu’à la fin, bien sûr.

Cannes & Antibes

Le long de la route qui mord le sable et repousse encore les immeubles des vagues, il a le port de Cannes, la vieille ville, et l’ambiance étrange de la pointe Croisette. Il y a bien des affiches avec des acteurs qui sourient ; les gens ici ont le même âge mais pas les mêmes make-up artists. Il ne reste pas grand monde, de toute façon, en ce premier jour d’octobre. Quelques uns se baignent encore, et quelques locaux discutent sur les bancs avec les vendeurs à la sauvette. Il n’y a pas grand chose à faire, mais ce n’est pas grave : la mer est turquoise, l’Estérel borde toujours la baie et il y a tout le sable qu’il faut pour poser sa serviette.

Dans les ruelles d’Antibes, à midi les terrasses sont encore pleines. La marina larve au soleil, sans marée à poursuivre, sans touristes devant les yachts. On rafistole les tauds, parce qu’un jour l’hiver finira bien par venir.

Nice

À Nice, le château veille toujours, le mont Boiron aussi, les galets font toujours front et le marché ferme dans les engueulades. Rien ne change, ni les couleurs des façades, ni les ruelles sinueuses, côté vieille ville. Le vieux port soigne son meilleur profil, saison après saison. Curieux port, d’ailleurs, planté là comme une carte postale un peu trop proprette, sans les odeurs de poissons. Ailleurs la ville bouge, grandit, mute encore. S’anime et s’ébroue sous la flotte, en terrasse, et avec beaucoup de bonne humeur & de sourires.

Et puis la nuit vient, et rien.
Rien que le bruit des vagues tranquilles, les éclairs qui illuminent les toits et la tempête qui approche sur la Côte d’Azur.

La côte d’Azur sans le soleil & sous la tempête

On a rangé les lunettes de soleil, la voiture dégouline, et l’air sent le chien mouillé. On a plaisanté devant le Var, mince filet d’eau perdu dans ses graviers moches ; on l’a fâché. Une heure plus tard il s’emporte, il emporte tout aussi, même les villages, même des vies. On ne le sait pas encore.

Sur la côte, Cannes n’a pas fière allure. Elle prend l’eau par tous les bords, les palmiers arc-boutés sous les coups de vent. Ridicules. Mais les mouettes se marrent, et font les belles ; et trempés des pieds à la tête, on a pas l’air moins bêtes, à prendre des photos floues, entassé·e·s tous les 20 mètres.

On reviendra en PACA, pour le soleil comme pour la tempête, au moins pour les mouettes.

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